Un projet citoyen qui vise à créer la première rue comestible de Montréal sur la rue Dézéry.
Octobre 2025
Texte par Pascale | Illustration par Philippe
Qu’est-ce que c’est ?
Une initiative de 3 personnes démarrée il y a près de 10 ans pour planter des végétaux comestibles et arbres fruitiers dans leur bout de quartier. Six arbres fruitiers ont été plantés dans de très gros pots construits en bois et posés sur le trottoir de la rue Dézéry, près de Sainte-Catherine : pommiers, pruniers, mûrier, cerisier, amélanchier, noisetier. En même temps, plusieurs actions ont été menées pour encourager les gens à verdir et produire de la nourriture.
Après le départ ou l’indisponibilité de deux fondatrices, tout est en veilleuse aujourd’hui. La volonté des résidents à s’engager dans la durée est plutôt faible mais le projet n’est pas mort. Les résidents du groupe « Entre voisins » continuent à planter des comestibles dans le quartier : petit jardin potager partagé, plantations de rue. La page Facebook de « Dézéry verte et comestible » compte près de 400 membres.
Le troisième fondateur, Raïs Zaidi, l’alimente encore de temps en temps. Surtout, il continue activement à maintenir la flamme d’une alimentation accessible à tous. Un autre projet, lancé depuis, lui prend désormais tout son temps: Pirates verts, aujourd’hui la seule vraie banque alimentaire dans Hochelaga. Elle compte une vingtaine de bénévoles et a ouvert le 2 septembre son nouveau local au 3437 Rue Sainte-Catherine Est. Le lieu sert aussi de halte de jour et de cantine.
Prochain objectif : cultiver des semis de plantes comestibles dans le grand sous-sol du nouveau local de Pirates Verts et les distribuer aux résidents en 2026 ; arriver à mettre en place un « Centre communautaire d’alimentation » dans le quartier sur le modèle des « Community food center » nés en Ontario. Il y a déjà 15 centres de ce genre au Canada dont, dans Centre-Sud, le Carrefour solidaire.
Quels ont été vos défis et apprentissages ?
Empêcher les déneigeurs et autres employés d’anéantir les efforts de verdissements locaux, surmonter le défaitisme de la Ville et la fermeture sur leurs propres intérêts des groupes communautaires au Québec. Éduquer les gens, par exemple savoir que planter des fleurs autour d’un arbre peut lui nuire en l’empêchant de pousser ses racines plus profondément. La suppression des écoquartiers locaux a créé un manque dans le quartier qui serait à combler par les citoyens eux-mêmes. Le « Chapeau » pourrait servir à resusciter un écoquartier local manquant. Le mieux est maintenant de rejoindre ce groupe qui défend l’agriculture urbaine dans Hochelaga.
Quel conseil donneriez-vous ?
Ne demande pas la permission, essaie jusqu’à ce qu’on te dise non. N’écoute pas les gens, fais-le et n’attend surtout pas après un permis.
Pour en savoir plus et participer:
Page Facebook Dézery Verte
Site Web des Pirates Verts
Page Facebook Le Chapeau
Carte du glanage urbain
